harlem shake

 

Harlem Shake ?

... un mouvement social planétaire

Cinq années après la crise des subprimes, trois ans après des printemps arabes pas très longs en bouche et un final amer, dix mois avant la révolution ukrainienne de Maydan, un délire singulier à la saveur un rien contestataire s'empare du web.

Pour la faire courte, un collectif d'individus, qui paraissent parfois se faire royalement chier se met soudain à s'agiter, se déhancher, se distordre en une danse anarchique, frénétique et décomplexée, volontiers obscène en y regardant de plus près.

Un truc de potache

L'histoire commence le 2 février 2013 dans une chambre quelconque, caméra fixe prête. Pink Guy et trois potes tout en spandex, frétillent et s'excitent au son d'un trap/bass lourdingue de Baauer sans même imaginer ce qu'en fera quelques minutes après The Sunny Coast Skate, un collectif de skateurs à qui ça avait dû plaire pour remettre ça en y apportant un petit plus, un mec presque à poil.

The princeps

(Pink Guy et ses potes)

Celui qui a fait péter la toile

(The Sunny Coast)

Ce "petit plus" deviendra un peu plus grand, les amateurs en petits groupes ou en collectivité y mettant de temps en temps un peu du leur en montrant leur cul, renouant ainsi avec certains rituels à poilistes plus ou moins radicaux motivés par une pulsion anticonformiste et/ou contestataire mais encore par le désir brûlant de célébrer un moment d'euphorie méta-extatique comme le faisaient des femelles endiablées qui montraient leurs miches à des idoles du pop-rock dans les années 70.

Allez les verts !

Un mouvement social planétaire

Les bars gays entreront dans le cercle. Le phénomène se répandra massivement, touchant des entreprises dont les cadres en réunion soporifique relèveront le défi de réaliser leur propre Harlem Shake pour stimuler leur motivation à être solidaires. Faisant le tour des open-space et même des prisons, le Harlem Shake provoquera l'indignation d'un de nos crétins en politique, Dupont-Aignan, qui hurlera au scandale, je cite : "Un bras d'honneur à l'autorité". Crétin, mais néanmoins capable de cet éclair de lucidité.

Bien que l'ouragan Harlem Shake ait repassé en catégorie 1 avant de s'épuiser quelques mois plus tard, il fera l'objet d'élucubrations sociologiques l'identifiant à une manifestation contre-culturelle associée à l'anti-conformisme, à la transgression mais encore à une forme de résistance à un ordre établi vécu comme carcéral. Le contexte géopolitique de l'époque étant ce qu'il était, on vit des institutions musulmanes qualifier le Harlem Shake de décadent et satanique, ce dont firent les frais des étudiants égyptiens arrêtés pour avoir réalisé une vidéo quand d'autres se voyaient attaqués physiquement par des militants islamistes. Je vous avais averti au début de cet article que les printemps arabes avaient laissé un goût amer.

Au bureau ...

... histoire de renforcer les liens et la relation d'équipe.

 

 

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