C’est ce que nous conseillent les ergo-quelque-chose de nos jours ; plantés devant un écran, non seulement on s’engourdit en fixant des tensions inopportunes dans nos muscles et nos tendons mais notre créativité est en chute libre après demi-heure à trois-quarts d’heure de concentration.

S’il n’avait écrit que cela, le magiste du XIXème siècle ferait dire de lui n’avoir pas inventé l’eau tiède.

Pour autant ce conseil est autrement plus avisé qu’il n'y paraît.

On retrouve une suggestion analogue dans le discours des magiciens du chaos, lesquels invitent l’aventurier de cette magie à un détachement immédiat consécutivement à une opération. Oublier ce qui vient de se passer, reléguer à l’oubli la forme du sigil jusqu’à détruire – souvent par le feu – la trace de ce symbole représentant l’intention du mage, se donne comme un acte visant à augmenter le pouvoir de celle-ci.

Comment faire alors ? Prendre une pause, moyen basique de recharger les batteries. Mieux encore, se distraire pour oublier ou bien faire autre chose d’au moins aussi captivant que de se branler pour atteindre la transe. Le ménage ? Pourquoi pas, à condition de se consacrer le plus consciencieusement possible à cet exercice. On aura ainsi l’efficacité nécessaire pour la prochaine opération.

C’est comme ça dans la vie ; alors en magie, ce n’est guère différent.

« Quand il eu renoncé à le chasser,

l’oiseau vint se poser sur sa main. »

(Alejandro Jodorowsky)

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