Pour d'aucuns (et d'aucunes, mais surtout d'aucuns !), on ne choisit pas d'être homo. Pour moi, il reste qu'être soi-même et de s'assumer est un choix, pourquoi pas celui d'être homosexuel. Si c'est génétique, alors nous le sommes tous quelque part, avec plus ou moins d'intensité, selon le formatage socio-culturel dont nous faisons l'objet, notamment de "genre", avec le rose, Barbie et la petite marchande pour les filles, et puis le bleu, le camion des pompiers et GI Joe pour les garçons. La question d'une "bisexualité" se pose donc, ainsi que celle de la part qu'une personne entend laisser à ses attirances, à l'aune et au gré des pressions sociales (sociétales).

 

Prétendre que l'homosexualité est un fait génétique, et seulement, me paraît ni plus ni moins dangereux ou contestable que prétendre qu'il s'agît d'un choix. Je pense que la question de l'homosexualité n'est pas soluble dans la sociobiologie. J'ajoute que le caractère supposément génétique de l'homosexualité fait courir le risque aux homosexuels d'être essentialisés avec les conséquences dommageables qu'il est possible d'envisager à leur endroit. Prétendre qu'on puisse amener des homosexuels à devenir hétérosexuels par des thérapies de conversion entend justifier que ceux-ci ont été influencés dans un (pseudo) choix sexuel, ce que je trouve totalement spécieux.

 

Je relève dans votre témoignage le poids que la religion aura sans doute fait peser dans l'acceptation de vous-même, vous amenant à craindre la damnation en plus de la condamnation de votre personne par la famille et la société, une société très masculiniste et viriliste, vous en conviendrez.

 

Qu'est-ce qui au fond motive un "outing" si ce n'est ce désir de nuire à l'autre en rendant publique ce qui serait son "essence", le livrant ainsi à la vindicte d'une populace au moins aussi imbécile que machiste. Le risque d'être l'objet (victime ?) d'un outing fait encore peur car quiconque ne peut feindre d'ignorer que cela peut le discréditer, précisément parce qu'il sera essentialisé, réduit à son désormais état d' "homosexuel".

 

Alors choix, pas choix ... J'ai le sentiment que la question est ailleurs, voire qu'elle est complètement absconse. C'est le genre de question insidieuse et perverse qui enferme dans un cadre de références fallacieux, propice à une propagande autour de personnes qui n'ont qu'une envie, c'est de vivre librement leur corps et qu'on leur foute la paix.

 

Bien à vous .

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