Au plan cognitif, notre cerveau enregistre plus facilement ce qu'il y a au début et à la fin d'un énoncé, d'un discours.J'ai pris des notes quant au contenu du vôtre ; je vais ici m'attacher à davantage commenter ce qui dans votre vidéo fait office de conclusion.Outre le fait que vous semblez insister sur l'importance d'éviter de juger l'autre et ce à quoi il "croit", vous vous autorisez néanmoins à traiter certaines croyances de bizarres, de sornettes ... Votre posture consistant à vous mettre "au service" de l'interlocuteur me laisse perplexe et j'avoue m'amuse quelque peu, en ce qu'aider quelqu'un dans un débat d'idée fardé en conversation "épistémique" laisse de quoi m'interroger sur vos motivations, fussent-elles neutres à défaut de bienveillantes.Votre conduite des échanges touchant aux "pseudo-sciences" (c'est déjà un jugement) et aux arnaques conduisant invariablement à des histoires de fric sont - de mon point de vue - loin de se simplifier à des conversations courtoises. Je pense toutefois que le malaise que vous inspirez aux sectateurs, arnaqueurs et autres charlatans, vous vaut leur agressivité, volontiers ordurière, laquelle ne se comprend qu'à l'aune de leurs incertitudes refoulées quant à leurs croyances "fausses" ou "bizarres" (c'est encore du jugement).À propos de la nécessité d'éviter de juger lors d'un entretien épistémique, vous avancez néanmoins que dans certains cas (lesquels ?) dont les conséquences sont potentiellement ... dommageables - ai-je compris votre sous-entendu ? - vous terminez votre propos par une posture et une mimique perplexes. Je crois avoir compris qu'éviter de juger vous demeure difficile parfois et qu'à ce titre, vous estimez qu'un entretien épistémique n'est guère possible avec tout le monde, et c'est du reste ce que vous évoquez dans la condition n°5 ; le "croyant" n'est pas toujours disposé à ce que sa croyance fasse l'objet d'une déconstruction, cependant que vos heuristiques respectives sont assez peu conciliables, ce qui est en mesure de compliquer l'échange à l'étape n°3 voire n°4.Vous évoquez l'intérêt de la reformulation que vous donnez comme le coeur de l'étape n°8. En effet, cette technique est le meilleur moyen, lorsqu'il est question de conduire un entretien, d'obtenir de l'information sans poser de question. Un interlocuteur fragilisé dans ses convictions ou "croyances" peut rapidement s'agacer du fait de se sentir questionné plutôt qu'écouté. Les faits attestent de l'efficacité de reformulations différentes de "répétitions-miroir" (cf. Elias Hull Porter) pour inspirer à un interlocuteur qu'il est écouté et compris, ce qui en retour nous informe sur la qualité de notre écoute. C'est du reste l'enfance de l'art dans la conduite d'entretiens d'aide et thérapeutiques inspirés des travaux de Carl Rogers. Je retiens de ce que vous préconisez dans l'étape n°8 qu'en fait, c'est vous qui conduisez l'échange.À propos d' "aide", vous revenez assez souvent sur l'idée d' "aider" l'autre à remettre en question sa ou ses croyances, volontiers qualifiées de "fausses", tout en admettant qu"il y a, peut-être, du vrai là-dedans, mais qu'au final, rien ne sert de vouloir convaincre quiconque arc-bouté sur des croyances "bizarres", ce que vous paraissez tenir pour un "échec". Une posture au parfum de condescendance (oui, c'est un jugement). Le fait est que la plupart du temps, vous cherchez à confondre des personnes abandonnées à des croyances que vous estimez dangereuses ; c'est votre job, peut-être votre fond de commerce, votre "mission" (?). C'est respectable (ça aussi c'est un jugement). Vous conjurez l'idée de l'échec, de n'avoir pu, dans la limite de temps invoquée dans la condition n°4, convaincre l'autre d'interroger sa croyance, en espérant, quelque part, que vos questions et vos arguments continueront à produire un effet, ce qui laisse peu de doute quant à vos motivations de Torquemada du débat épistémique. Le titre même de votre vidéo est très évocateur : "Comment ôter une idée dangereuse de la tête de quelqu'un ?" Mais je sais de vous une chose, c'est que vous n'êtes pas le Fouquier-Tinville défenseur d'une laïcité qui nous protège des nuisances de la religion, de ses représentants et des crimes commis au nom de leur ami imaginaire. En matière de croyance (et d'idées dangereuses) il y a là un chantier. Je crois comprendre que votre allusion à la mort de Socrate en dit long sur votre pusillanimité à cet égard.Il n'existe pas de vérité. Les croyances ne sont ni vraies ni fausses. Il n'y a que des croyances ou des faits authentifiés et reproductibles ; je pense qu'un zététicien est en mesure de comprendre cela à défaut de l'admettre. La réalité (la mienne, la vôtre), et le réel, sont deux choses distinctes. Quant au réel, plus on cherche à le connaître, et davantage il se dérobe à notre soif de connaissance.Pour moi, l'idée même qu'il y ait une vérité, LA Vérité avec un grand "V", est une imposture.
Merci de vous attaquer à ces imbéciles qui, s'ils n'étaient que cela, resteraient inoffensifs. Sauf qu'en plus d'être idiots, à ressasser des fadaises et se contredire sans même s'en rendre compte, jusqu'à débiter des âneries contraires à des écritures qu'ils tiennent pour la parole de leur ami imaginaire, ils sont une menace, en ce que leur discours suinte leur profonde malveillance envers les autres qui ne pensent pas le monde comme EUX le pensent. Je me sens un peu rassuré que vous vous attaquiez, sinon aux religions, du moins aux incohérences du discours qu'elles inspirent, ici, celui d'une église romaine au remugle de gallicanisme. Mais il est grand clair que d'une part, ce discours est une proie aisée pour la zététique, mais que d'une autre, ces fanatiques sont tellement bêtes, obtus et ignares, que la déconstruction de ce qu'ils racontent est vaine, car si l'ombre d'un doute vient à les démanger, ils mettront cet inconfort cognitif sur le compte de l'influence maléfique du diable. S'il suffisait de prendre toutes ces élucubrations au premier degré, nous pourrions donc rester tranquilles et en rire, sauf que leur réalité peut susciter des tragédies dans le réel, dans les faits si vous préférez. Réalité(s) -> réel (faits) ... Vous l'avez ? Appliquer la méthodologie zététicienne à ces discours suffit à les discréditer, oui, mais sans grand résultat. Il est plus difficile voire périlleux de discréditer les locuteurs. Ces personnes utilisent des symboles, à l'instar des grands criminels dont l'histoire a le souvenir et dont la propagande a causé de pénibles faits, depuis toutes sortes de discriminations jusqu'à des massacres. "Responsables, mais pas coupables", puisque le bras armé de ces nuisibles sont des nervis fanatisés tels ceux qui ont dépecé vivante la mathématicienne Hypatie (Alexandrie, 415). Le travail à effectuer me paraît être celui sur les métaphores et leur usage dans ces discours crypto-haineux. Je pense qu'il est vain de se contenter d'une analyse au premier degré de ce qui, à ce niveau, fait figure de conte cruel raconté aux enfants sages, ou pas sages. Toute cette mythologie mettant en scène les anges avec l'archange Michel comme leader, Lucifer comme le méchant de l'histoire, le Christ comme dindon de la farce mais revenu d'entre les morts, tout cela peut paraître ridicule mais contient le germe d'événements terribles. Nous savons que les Juifs en ont fait les frais pendant deux millénaires, parce qu'essentialisés comme "peuple déicide", puis mercantile et convoiteux, par des églises chrétiennes qui ont eu l'aplomb de prétendre que leurs ultimes bourreaux, les nazis, était des païens, alors que nous savons tous qu'ils étaient pour la plupart des chrétiens romains, le paganisme d'un Himmler étant anecdotique. Bref ! Les religions sont des poisons, les monothéistes en tête. De mon côté, je prendrai du temps pour passer quelques verbatims à l'analyse de contenu pour y saisir des logiques auxquelles la zététique ne paraît pas s'intéresser, et pour cause, puisque le discours religieux est mité par toutes sortes d'incohérences. En revanche, ma posture sera celle du psychosociologue (c'est ma formation) qui estime, néanmoins, qu'une clinique du discours peut être capable de valider l'hypothèse que ceux dont vous avez critiqué la logique dans votre vidéo sont un véhicule de haine, avec pour prémisse que celle-ci est un sentiment généré par trois des six émotions fondamentales identifiées et décrites par Paul Ekman : la peur, le dégoût et la colère. À plus.
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